Boubacar Yacine Diallo

Boubacar Yacine Diallo
Prénom
Boubacar Yacine
Nom
Diallo
Date de naissance
Pays de naissance
Guinée

Boubacar Yacine Diallo, né le 18 avril 1955 à Mamou en Guinée, est une figure emblématique du journalisme et de la défense de la liberté de presse en Afrique de l'Ouest. Diplômé en journalisme de l'Académie des Sciences Politiques et du Journalisme de Bucarest, il a mené une carrière multifacette, passant du journalisme à la politique. 

Boubacar Yacine Diall a occupé des postes clés tels que directeur général de l'Office de la Radio-Télévision Guinéenne, ministre de l'Information, et conseiller en communication présidentiel. Actuellement Président de la Haute Autorité de la Communication (HAC) en Guinée, Diallo est reconnu pour son engagement constant en faveur de la liberté d'expression et du professionnalisme journalistique.

Auteur prolifique, il a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire politique de la Guinée, contribuant ainsi à la mémoire collective de son pays. Son parcours illustre la complexité et les défis du journalisme en Afrique, où il a su naviguer entre indépendance éditoriale et responsabilités gouvernementales, tout en restant un défenseur acharné de la liberté de presse.

A lire dans cet article

Introduction

Boubacar Yacine Diallo, né le 18 avril 1955 à Mamou, est une figure emblématique du journalisme guinéen. Son parcours remarquable en tant que journaliste, écrivain, homme politique et défenseur de la liberté de presse a profondément marqué le paysage médiatique et politique de la Guinée. De ses débuts modestes à son rôle actuel de Président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Diallo a su naviguer avec habileté dans les eaux tumultueuses de la politique guinéenne tout en restant fidèle à ses principes et à son engagement pour une presse libre et responsable.

Enfance et Éducation

Né dans la ville carrefour de Mamou, au cœur du Fouta-Djalon, Boubacar Yacine Diallo est le benjamin d'une famille nombreuse. Son père, Sadou Diallo, originaire de Labé, avait fondé sa famille à Mamou après y avoir migré à l'âge de sept ans. Dès son plus jeune âge, Boubacar fait preuve de détermination en surmontant un bégaiement pour poursuivre ses études avec succès.

Son parcours éducatif débute en 1964 à l'école à classe unique de son quartier Horré-Féllo. Après deux ans, il est transféré au centre 3 dans le quartier Almamya. C'est à Mamou qu'il obtient son brevet et son baccalauréat, démontrant déjà ses capacités intellectuelles. En 1976, il participe à la politique "Université à la campagne", une expérience qui forge son caractère et son sens du service.

Son parcours académique le mène ensuite à l'Institut polytechnique Julius Nyerere de Kankan, puis à l'université Gamal Abdel Nasser de Conakry. En 1982, il obtient un diplôme en journalisme en Roumanie, dans une section internationale co-financée par l'UNESCO, marquant ainsi le début de sa carrière dans les médias.

Parcours professionnel

De retour en Guinée en 1982, Boubacar Yacine Diallo intègre la "Voix de la Révolution" sous le régime d'Ahmed Sékou Touré. Malgré les défis initiaux, il se démarque rapidement par son approche novatrice, introduisant notamment l'investigation comme genre privilégié à la radio nationale après la fin du régime du parti-État en 1984.

Sa carrière connaît une ascension fulgurante :

  • 1991 : Nommé rédacteur en chef du journal parlé
  • 1992 : Membre du Conseil national de la communication
  • 1997 : Promu directeur général de l'Office de la radio-télévision guinéenne (ORTG)
  • 2002 : Lance son journal privé, L'Enquêteur
  • 2005 : Nommé président du Conseil national de la communication
  • 2010 : Conseiller en communication du président Sékouba Konaté

Tout au long de son parcours, Diallo a su naviguer entre journalisme indépendant et postes officiels, tout en maintenant son intégrité professionnelle.

Lutte pour la liberté de presse

Boubacar Yacine Diallo s'est imposé comme un défenseur acharné de la liberté de presse en Guinée. En tant que président de l'Union des radiodiffusions télévisions libres de Guinée (URTELGUI) depuis 2009, il a constamment œuvré pour protéger et promouvoir l'indépendance des médias.

Son engagement s'est manifesté de diverses manières :

  1. Protection des journalistes lors des contestations populaires de 2007
  2. Signature d'agréments pour l'installation de radios privées en tant que ministre de l'Information
  3. Médiation entre les autorités et les associations de presse lors de conflits

Sa position actuelle à la tête de la HAC lui permet de continuer ce combat, comme en témoigne sa récente déclaration : "Je vous garantis que nous garantissons la liberté de la presse et qu'il n'y aura aucun abus par rapport à la loi, elle sera respectée tant que moi je serai à la tête de la HAC".

Ministre de l'Information

En 2006, Diallo est nommé ministre de l'Information sous la présidence de Lansana Conté. Durant son mandat, il a marqué les esprits par ses actions en faveur de la liberté de presse :

  • Signature d'agréments pour l'installation et l'exploitation de radios privées
  • Protection des journalistes lors des manifestations de 2007
  • Défense de reporters étrangers, notamment Cyril Bensimone de RFI

Son passage au ministère a démontré sa capacité à concilier les exigences gouvernementales avec son engagement pour une presse libre et pluraliste.

Président de la HAC

Depuis le 25 août 2020, Boubacar Yacine Diallo occupe le poste stratégique de Président de la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour un mandat de 5 ans. Dans ce rôle, il est chargé de réguler le paysage médiatique guinéen tout en préservant la liberté d'expression.

Ses responsabilités incluent :

  • La médiation entre le gouvernement et les médias
  • La supervision de la délivrance des cartes de presse
  • La promotion de l'éthique et de la déontologie journalistique

Diallo s'est engagé à jouer pleinement son rôle de régulateur impartial, affirmant : "Je ne peux pas être l'un des acteurs de la liberté de la presse et en être le frein ce n'est pas possible".

Controverse

Récemment, Boubacar Yacine Diallo s'est trouvé au cœur d'une controverse concernant la fermeture de trois médias en Guinée. Face à cette situation délicate, il a adopté une position de médiateur, cherchant à comprendre les différentes versions des faits avant d'émettre un avis.

Il a déclaré : "Nous observons ce que vous dénoncez-là mais nous sommes en train de chercher les raisons parce qu'il y a des versions contradictoires. Les versions qui nous sont rapportées des autorités diffèrent des versions que les associations rapportent."

Cette approche prudente et équilibrée témoigne de sa volonté de préserver l'intégrité de la HAC tout en cherchant des solutions aux conflits entre les autorités et les médias.

Vie Privée

Malgré sa carrière publique intense, Boubacar Yacine Diallo a su préserver une vie familiale stable. Marié à Hawa Diop, il est père de trois enfants :

  1. Aïssatou Bella, avocate au barreau de Bruxelles
  2. Nènè Oumou
  3. Elhadj Amadou Diallo

Cette stabilité familiale a sans doute contribué à sa résilience face aux défis de sa carrière professionnelle et politique.

Publications

Boubacar Yacine Diallo est également un auteur prolifique. Ses œuvres, principalement centrées sur l'histoire politique de la Guinée, témoignent de sa profonde compréhension des enjeux de son pays. Parmi ses publications notables :

  • "Yacine Diallo le Guinéen : pour la patrie et dans l'honneur" (1996)
  • "Guinée d'un régime à l'autre" (1997)
  • "Guinée : Le Général Sékouba Konaté au cœur de la transition" (2010, 2011)
  • "La Guinée, un demi-siècle de politique (1945-2008) : trois hommes, trois destins" (2011)
  • "Je m'appelle Conakry : récits, mémoires et souvenirs" (2016)
  • "La Guinée en quête de rupture !" (2018)
  • "Dans le sillage du Président Lansana Conté -chroniques" (2020)

Ces ouvrages constituent une contribution précieuse à la compréhension de l'histoire contemporaine de la Guinée.

Conclusion

Boubacar Yacine Diallo incarne l'engagement et la persévérance dans la lutte pour la liberté de presse et la démocratie en Guinée. Son parcours, de journaliste à ministre, puis à président de la HAC, témoigne de sa capacité à naviguer dans les sphères médiatiques et politiques tout en restant fidèle à ses principes.

Sa position actuelle à la tête de la HAC lui offre une plateforme unique pour continuer à façonner le paysage médiatique guinéen. Malgré les défis, Diallo reste déterminé à garantir une presse libre et responsable, essentielle au développement démocratique de la Guinée.

L'héritage de Boubacar Yacine Diallo, tant dans le journalisme que dans la littérature et la politique, continuera sans doute d'influencer les générations futures de professionnels des médias et de défenseurs de la liberté d'expression en Guinée et au-delà.