Sidya Touré
Prénom
Sidya
Nom
Touré
Date de naissance
Pays de naissance
Côte d’Ivoire
Ville de naissance
Dimbokro
Nationalité
Guinéenne
État civil
Marié
Catégorie
Administration publique
Politique et Gouvernance

Sidya Touré est une figure politique incontournable de la Guinée contemporaine. Né en 1945 en Côte d'Ivoire, cet homme d'État a occupé le poste stratégique de Premier ministre de 1996 à 1999, initiant d'ambitieuses réformes économiques et rétablissant les relations avec les partenaires internationaux. Après son limogeage, il est devenu un ardent défenseur de la démocratie, fondant et présidant l'Union des Forces Républicaines (UFR), un parti d'opposition majeur.

Candidat à l'élection présidentielle de 2010, il a obtenu un score honorable de 13% des voix. Nommé Haut représentant du chef de l'État en 2016, Touré a joué un rôle clé de médiateur avant de démissionner en 2018. Son parcours remarquable en fait un symbole de l'aspiration des Guinéens à la stabilité politique, à la bonne gouvernance et au développement économique et social.

A lire dans cet article

Introduction

Sidya Touré, né en 1945 à Dimbokro en Côte d'Ivoire, est une figure politique incontournable de la Guinée. Cet homme d'État a marqué l'histoire récente de son pays en occupant le poste de Premier ministre de 1996 à 1999 avant de devenir un ardent défenseur de la démocratie à la tête de l'Union des Forces Républicaines (UFR), un parti d'opposition majeur. Sa carrière jalonnée de hauts et de bas reflète les défis auxquels la Guinée a été confrontée, passant de la dictature à la transition démocratique.

Education

Sidya Touré a suivi une formation solide, obtenant une licence en droit des affaires et un diplôme de l'École nationale du Trésor de Paris. Cette éducation de haut niveau lui a permis d'acquérir les compétences nécessaires pour occuper des postes à responsabilité dans l'administration publique et le secteur privé en Côte d'Ivoire, son pays d'adoption pendant plusieurs décennies.

Carrière

La carrière de Sidya Touré a débuté en 1972 en Côte d'Ivoire, où il a occupé divers postes importants au sein du Trésor public et du ministère de l'Économie et des Finances. Son expertise financière et sa gestion rigoureuse des dossiers l'ont rapidement propulsé aux plus hautes sphères du gouvernement ivoirien.

Entre 1977 et 1983, il a été nommé à plusieurs postes stratégiques, notamment en tant que Directeur du Commerce intérieur et de la Distribution, Directeur de la Caisse générale de péréquation des prix des produits de grande consommation, et Administrateur de sociétés clés telles que SODESUCRE, SIR et BP. Il a également présidé l'OCPA, chargée de la collecte et de la commercialisation du riz et du maïs dans le pays.

De 1983 à 1989, Sidya Touré a occupé le poste de Directeur de cabinet du ministre d'État, responsable des négociations pour le rééchelonnement de la dette publique ivoirienne. Son rôle a été crucial dans la gestion de cette crise économique majeure, démontrant ses compétences en matière de négociation et de résolution de problèmes complexes.

Premier ministre

En juillet 1996, Sidya Touré a été nommé Premier ministre de la République de Guinée par le président Lansana Conté. Son mandat a été marqué par des réformes ambitieuses visant à redresser l'économie guinéenne et à rétablir les relations avec les partenaires internationaux.

Parmi ses principales réalisations, on peut citer le rétablissement de l'approvisionnement en eau et en électricité dans le pays, l'assainissement du fichier de la fonction publique et le renouvellement des relations avec l'Union européenne. En seulement un an, il a réussi à obtenir 258 millions de dollars de financement, un exploit remarquable compte tenu de la situation précaire de la Guinée à l'époque.

De plus, Sidya Touré a négocié un programme formel avec le Fonds monétaire international (FMI) en 1996, permettant à la Guinée d'accéder au statut de pays pauvre très endetté (PPTE) et de bénéficier d'une aide financière cruciale pour son développement.

Cependant, malgré ces réalisations notables, Sidya Touré a été limogé de son poste de Premier ministre par le président Conté en mars 1999, après seulement trois ans de mandat. Cette décision a suscité de vives critiques de la part de l'opposition et de la communauté internationale, qui voyaient en Touré un réformateur capable de redresser le pays.

Engagement politique

Après son limogeage, Sidya Touré a rejoint les rangs de l'opposition politique guinéenne, devenant une voix influente dans la lutte pour la démocratie et la bonne gouvernance. En mai 2000, il a été élu président de l'Union des Forces Républicaines (UFR), un parti centriste, libéral et social fondé en 1992.

L'UFR prône l'édification d'une société démocratique et pluraliste en Guinée, avec des objectifs tels que la réconciliation civile, la promotion d'une politique de croissance et de développement, la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, ainsi que la mobilisation de la jeunesse et des femmes.

Sous la direction de Sidya Touré, l'UFR est devenu un acteur incontournable de la scène politique guinéenne, prônant la stabilité du pays et s'implantant avec succès sur l'ensemble du territoire national grâce à son approche transversale et non ethnique.

L'Union des Forces Républicaines (UFR)

L'Union des Forces Républicaines (UFR) est un parti politique majeur en Guinée, fondé en 1992 et dirigé par Sidya Touré depuis 2000. Son idéologie centriste, libérale et sociale en fait un acteur clé dans la promotion de la démocratie et du développement économique du pays.

Sous la houlette de Sidya Touré, l'UFR s'est imposé comme une force d'opposition crédible, défendant les valeurs de rassemblement, de réconciliation et de progrès pour tous les Guinéens, sans distinction ethnique ou régionale. Cette approche transversale a permis au parti de s'implanter solidement dans l'ensemble du territoire national.

L'UFR rêve d'une Guinée saine et prospère, où règnent la stabilité politique et le développement économique durable. Pour y parvenir, le parti prône des réformes structurelles visant à éradiquer la pauvreté, à promouvoir l'éducation et la santé, à stimuler l'investissement privé et à renforcer la gouvernance démocratique.

Élection présidentielle de 2010

Lors de l'élection présidentielle de 2010, la première élection libre et démocratique dans l'histoire de la Guinée, Sidya Touré s'est présenté comme le candidat de l'UFR. Bien que n'ayant pas remporté la victoire, il a obtenu un score honorable de 13,02% des voix au premier tour, se classant troisième sur un total de 24 candidats.

Malgré sa défaite, Sidya Touré a joué un rôle déterminant dans le processus électoral en appelant ses partisans à voter pour Cellou Dalein Diallo, le candidat de l'opposition, au second tour. Cette décision stratégique a contribué à faire basculer les résultats en faveur de Diallo, bien que ce dernier ait finalement été battu par Alpha Condé.

La campagne de 2010 a confirmé le statut de Sidya Touré en tant que figure respectée de l'opposition guinéenne, capable de rassembler un soutien populaire significatif et de peser sur les enjeux politiques majeurs du pays.

Haut représentant du chef de l'État

En janvier 2016, le président Alpha Condé a nommé Sidya Touré au poste inédit de Haut représentant du chef de l'État guinéen. Cette nomination, saluée par de nombreux observateurs comme un geste d'ouverture politique, a permis à Touré de jouer un rôle de médiateur et de conseiller auprès du pouvoir exécutif.

Pendant près de trois ans, Sidya Touré a occupé cette fonction stratégique de Haut représentant du président Alpha Condé. Son rôle consistait à faciliter le dialogue entre le gouvernement et l'opposition, à apaiser les tensions politiques et à promouvoir la réconciliation nationale.

Grâce à son expérience et à son influence, Sidya Touré a pu jouer un rôle de médiateur clé dans plusieurs crises politiques majeures, contribuant à désamorcer les conflits et à trouver des solutions consensuelles. Son expertise en matière de gouvernance et de réforme de l'État a également été mise à profit pour conseiller le président sur diverses questions stratégiques.

Cependant, malgré ses efforts inlassables, les tensions politiques persistantes en Guinée ont finalement conduit Sidya Touré à démissionner de son poste en décembre 2018. Cette décision a été perçue comme un signal fort de sa part, reflétant sa frustration face aux obstacles rencontrés dans la promotion d'un véritable dialogue national et d'une réconciliation durable.

Conclusion

La carrière politique de Sidya Touré reflète les défis auxquels la Guinée a été confrontée dans sa quête de démocratie et de développement. Depuis son mandat de Premier ministre visionnaire dans les années 1990 jusqu'à son engagement sans faille au sein de l'opposition, en passant par son rôle de médiateur en tant que Haut représentant du chef de l'État, Touré a démontré une détermination inébranlable à servir les intérêts de son pays.

Bien que sa vision d'une Guinée prospère et unie n'ait pas encore été pleinement réalisée, l'héritage de Sidya Touré restera celui d'un réformateur courageux, d'un défenseur de la démocratie et d'un rassembleur capable de transcender les clivages ethniques et régionaux. Son parcours est une source d'inspiration pour les générations futures de leaders guinéens, désireux de poursuivre le combat pour la stabilité politique, la bonne gouvernance et le progrès économique et social.

En définitive, Sidya Touré incarne l'espoir d'une Guinée réconciliée et prospère, où chaque citoyen, quelle que soit son origine, peut contribuer à l'édification d'une nation unie, forte et fière de son héritage. Son engagement indéfectible en faveur de ces idéaux en fait un véritable patriote et un symbole de résilience pour tous les Guinéens.

 

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