Ahmed Tidiane Souaré

Ahmed Tidiane Souaré
Prénom
Ahmed Tidiane
Nom
Souaré
Date de naissance
Pays de naissance
Guinée

Ahmed Tidiane Souaré est un haut fonctionnaire et homme politique guinéen né en 1951. Après avoir gravi les échelons de l'administration d'État pendant plusieurs décennies, occupant diverses fonctions de responsabilité dans les domaines économique et financier, il est nommé Premier ministre de Guinée en mai 2008 par le Président Lansana Conté.

Perçu comme un technocrate proche du chef de l'État, Souaré n'occupera ce poste que pendant quelques mois, son mandat étant abruptement interrompu par le coup d'État militaire du 23 décembre 2008 mené par le Capitaine Moussa Dadis Camara. Malgré sa courte tenure, Souaré restera associé à cette période trouble de l'histoire guinéenne, marquée par les violences et l'instabilité politique.

A lire dans cet article

Introduction

Ahmed Tidiane Souaré est un personnage politique guinéen qui a joué un rôle clé dans l'histoire récente de son pays. Malgré sa brève tenure en tant que Premier ministre en 2008, son parcours professionnel et son implication dans les événements tumultueux de cette période méritent d'être examinés de près. Cette biographie retrace les étapes marquantes de sa vie, de son éducation à sa carrière professionnelle, en mettant l'accent sur son passage au poste de Premier ministre et les circonstances dramatiques du coup d'État de 2008.

Éducation

Bien que peu de détails soient disponibles sur l'enfance et la formation académique d'Ahmed Tidiane Souaré, on sait qu'il est né en 1951 en Guinée. Sa trajectoire professionnelle suggère qu'il a dû bénéficier d'une solide éducation, probablement dans des domaines tels que l'économie, les finances ou l'administration publique.

Carrière professionnelle

La carrière d'Ahmed Tidiane Souaré dans l'administration d'État guinéenne est marquée par une ascension progressive au fil des années. Dès 1989, il intègre le comité de suivi de la mise en œuvre des réformes économiques, financières et administratives à la Présidence de la République. Par la suite, il occupe des postes importants tels que coordonnateur du bureau de suivi, d'évaluation et de contrôle à la Présidence (1990-1994), chef de cabinet au ministère du Contrôle économique et financier (1994-1996) et au ministère délégué au Premier ministre chargé du budget et de la restructuration du secteur parapublic (1996-1997).

Entre 1997 et 2002, Souaré poursuit son ascension en devenant chef de cabinet au ministère de l'Économie et des Finances, tout en occupant des fonctions de direction au sein d'entreprises publiques comme SOTELGUI et GUINOMAR. En 2002, il est nommé Inspecteur Général des Finances, renforçant ainsi son expertise dans le domaine financier.

Premier ministre

C'est en mars 2005 qu'Ahmed Tidiane Souaré fait son entrée au gouvernement en tant que Ministre des Mines et de la Géologie. Il cumule cette fonction avec celle de Président du Conseil d'Administration de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG). En mai 2006, il est promu au poste de Ministre d'État chargé de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, qu'il occupe jusqu'en mars 2007.

Malgré les allégations de mauvaise gestion financière formulées à son encontre lors d'un audit du gouvernement précédent, Ahmed Tidiane Souaré est nommé Premier ministre par le Président Lansana Conté le 20 mai 2008. Cette nomination surprenante est perçue comme un moyen pour le Président de renforcer son pouvoir, Souaré étant considéré comme un technocrate proche de Conté.

Dès son entrée en fonction, Souaré promet de poursuivre les réformes engagées par son prédécesseur Lansana Kouyaté et de réconcilier les Guinéens. Cependant, son gouvernement fait face à une crise dès le 26 mai, lorsque des violences éclatent parmi les soldats réclamant le paiement d'arriérés de salaires. Malgré les efforts de Souaré pour apaiser la situation en promettant de payer les soldats, les troubles persistent, culminant avec des actes de pillage à Conakry le 28 mai.

Dans ce contexte tendu, Souaré tente de former un gouvernement d'union nationale en intégrant des partis d'opposition. Son gouvernement, nommé le 19 juin 2008, comprend 34 ministres et deux secrétaires généraux, avec une représentation de différents partis politiques. Bien que critiqué par certains pour sa taille imposante, ce gouvernement suscite globalement une réaction positive.

Coup d'État de 2008

Le 23 décembre 2008, le Président Lansana Conté décède après une longue maladie. Conformément à la Constitution, le Président de l'Assemblée Nationale, Aboubacar Somparé, devait assumer la présidence par intérim en attendant l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle dans un délai de 60 jours.

Cependant, quelques heures après l'annonce du décès de Conté, un groupe de militaires mené par le Capitaine Moussa Dadis Camara annonce à la radio la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et des institutions de l'État. Malgré les tentatives de Souaré pour maintenir son gouvernement en place, le coup d'État semble réussir.

Après avoir tenté de résister au putsch, Souaré finit par se rendre au camp militaire d'Alpha Yaya Diallo le 25 décembre, avec la plupart des membres de son gouvernement. Bien qu'il exprime sa volonté de servir sous le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) dirigé par Camara, ce dernier le remplace par Kabine Komara le 30 décembre.

Conclusion

L'épisode du coup d'État de 2008 marque la fin de la brève tenure d'Ahmed Tidiane Souaré en tant que Premier ministre de Guinée. Malgré son profil de technocrate compétent et son expérience dans l'administration d'État, son passage au pouvoir a été éclipsé par les turbulences politiques et sociales qui ont secoué le pays à cette époque.

Bien que sa carrière ait connu des hauts et des bas, Ahmed Tidiane Souaré restera dans l'histoire comme un personnage clé de cette période charnière pour la Guinée. Son parcours illustre les défis auxquels font face les gouvernements dans un contexte de crise et souligne l'importance de la stabilité politique pour assurer le développement d'un pays.