Amadou Oury Bah (Bah Oury)

Amadou Oury Bah (Bah Oury)
Prénom
Amadou Oury
Nom
Bah
Surnom
Bah Oury
Date de naissance
Pays de naissance
Guinée
Ville de naissance
Pita
Nationalité
Guinéenne

Bah Oury est une figure politique incontournable de l'histoire contemporaine de la Guinée. Fondateur du parti d'opposition UFDG, engagé de longue date pour la démocratie et les droits de l'Homme, il a participé à tous les grands combats citoyens dans son pays.

Emprisonné et condamné à plusieurs reprises, Bah Oury n'a eu de cesse de lutter pacifiquement pour l'avènement de l'État de droit en Guinée.

Il a été nommé Premier Ministre le 27 février 2024 par le président Mamady Doumbouya en remplacement de Bernard Goumou, limogé en pleine crise politique et sociale secouant le pays. Sa droiture, son courage et son abnégation en ont fait un leader charismatique et une conscience morale respectée du paysage politique guinéen.

A lire dans cet article

Introduction

Amadou Oury Bah, plus connu sous le nom de Bah Oury, est l'une des figures politiques les plus marquantes de l'histoire contemporaine de la Guinée.

Né en 1958 à Pita en Moyenne-Guinée, Bah Oury s'est engagé très tôt dans le combat pour la démocratie et les droits de l'Homme dans son pays.

Fondateur de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) dans les années 1990, il a participé à tous les grands mouvements citoyens pour le changement démocratique sous les régimes autoritaires successifs.

Emprisonné à plusieurs reprises, condamné par contumace, Bah Oury n'a eu de cesse de lutter pacifiquement pour l'avènement de la démocratie et de l'État de droit en Guinée.

Son engagement infatigable et son intégrité morale en ont fait une figure respectée du paysage politique guinéen.

Enfance et éducation

Amadou Oury Bah est né en 1958 à Pita, en Moyenne-Guinée. En 1964, âgé de 6 ans seulement, il part avec sa famille au Sénégal, fuyant la dictature de Sékou Touré en Guinée.

Il grandit et fait ses études au Sénégal, où il se distingue par ses brillants résultats scolaires.

Premier aux concours généraux des lycées du Sénégal en mathématiques, français, philosophie et histoire, il décroche son baccalauréat série sciences mathématiques avec mention très bien, terminant premier de la République du Sénégal.

Le président Léopold Sédar Senghor, impressionné par son parcours exemplaire, lui octroie la nationalité sénégalaise et lui accorde une bourse pour poursuivre ses études en classes préparatoires au prestigieux lycée Louis-Le-Grand à Paris.

Après cette formation d'excellence, Bah Oury enseigne quelques années les mathématiques supérieures en France. Mais il décide finalement de tout abandonner pour rentrer en Guinée, son pays natal qui a plus besoin de ses compétences et de son engagement que le Sénégal.

Carrière politique

De retour en Guinée après la mort de Sékou Touré en 1984, Bah Oury s'investit dans la sensibilisation démocratique de la jeunesse guinéenne.

Avec le doyen Thierno Madjou Sow, il crée l'Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l'Homme et du Citoyen (OGDH) en 1990, avant l'adoption de la Loi fondamentale par le Comité Militaire de Redressement National (CMRN). Ces militants des droits de l'Homme sont les précurseurs de l'organisation politique du pays.

Après l'assassinat de l'étudiant Sékou Traoré par le régime en novembre 1990, Bah Oury et l'OGDH appellent à manifester pacifiquement. Arrêtés, ils sont emprisonnés pendant 3 jours.

C'est dans la clandestinité que Bah Oury crée, avec d'autres militants, l'Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) en 1991.

Accusé en octobre 1992 de tentative d'attentat contre le général Lansana Conté, Bah Oury est arrêté puis libéré deux jours plus tard sous la pression populaire montante.

Dans les années 1990, tandis que le pays sombre dans l'autoritarisme, la corruption et la répression, Bah Oury et l'UFDG continuent le combat démocratique, en dénonçant les manipulations électorales et les violations des droits humains.

L'UFDG, avec Bah Oury comme Secrétaire Général, organise en septembre 2004 la première manifestation pacifique pour réclamer la liberté de la presse et le respect des droits démocratiques.

La répression policière est féroce. Lors des élections communales de 2005, l'UFDG démontre sa montée en puissance malgré la fraude massive orchestrée par le parti au pouvoir.

En 2007, Cellou Dalein Diallo rejoint l'UFDG et en devient le président. Bah Oury est nommé 1er vice-président, chargé des relations extérieures et de la communication.

Avec l'arrivée de Diallo, l'UFDG rassemble de plus en plus de Guinéens espérant un changement démocratique dans le pays.

UFDG

Sous la présidence de Cellou Dalein Diallo, l'UFDG s'impose comme la principale force d'opposition face aux régimes autoritaires successifs.

Avec Bah Oury comme 1er vice-président, le parti participe activement aux grands mouvements sociaux et à la mobilisation citoyenne pour la démocratie en 2006 et 2007.

L'UFDG soutient les revendications portées par les syndicats et la société civile, au péril des vies de dizaines de ses jeunes militants, férocement réprimés lors des manifestations. Mais le parti n'obtient aucun dividende politique de ces luttes auxquelles il a massivement contribué.

Malgré ces déceptions, l'UFDG persévère et se structure pour devenir une véritable institution politique démocratique.

Sous l'impulsion de Bah Oury notamment, le parti se dote de bases objectives, rationnelles et formelles. L'identification, la responsabilisation et la formation des militants permettent à l'UFDG de jeter les bases de son enracinement sur tout le territoire national.

Ministre

Le 19 mai 2008, Bah Oury est nommé ministre chargé de la Réconciliation nationale, de la Solidarité et des Relations avec les Institutions dans le gouvernement du Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré.

Il est le premier représentant d'un parti d'opposition dans l'histoire de la Guinée indépendante à occuper une fonction ministérielle.

Durant ses 6 mois au gouvernement, Bah Oury accomplit des actes historiques pour la réconciliation nationale. Il reconnait officiellement la responsabilité de l'État guinéen dans les crimes politiques commis depuis l'indépendance.

Il obtient réparation pour les victimes de l'affaire Kaporo Rails, qui avait valu l'emprisonnement du doyen Mamadou Ba.

Surtout, Bah Oury parvient à retrouver et restituer aux familles les corps des 8 forestiers assassinés en 2000 sur ordre du général Conté. Un acte fondamental qui, grâce à son courage et sa détermination, a enfin permis aux proches de faire leur deuil après 8 ans d'attente insoutenable.

Le 27 février 2024, Bah Oury est nommé Premier ministre par le président Mamady Doumbouya pour remplacer Bernard Goumou, en pleine crise politique et sociale secouant le pays. Son arrivée au poste de chef du gouvernement est perçue comme un espoir de sortie de crise grâce à ses qualités de rassembleur.

Conclusion

Engagé depuis plus de trente ans dans le combat politique, Bah Oury est l'une des figures démocratiques les plus respectées en Guinée.

Ses prises de position courageuses pour la réconciliation nationale et la défense des droits humains en ont fait un leader intègre et déterminé.

Son parcours, de militant clandestin sous la dictature à Premier ministre de transition, force l'admiration. Il symbolise l'espoir tenace d'une Guinée réconciliée avec son histoire, démocratique et respectueuse des droits de tous ses enfants.